Rania Toukabri, Ingénieure Aérospatiale: «Je Rêve De Conquérir La Lune»

Rania Toukabri, Ingénieure Aérospatiale: «Je Rêve De Conquérir La Lune»


Rania Toukabri, ingénieure aérospatiale: «Je rêve de conquérir la lune» | Univers News

TUNIS – UNIVERSNEWS Rania Toukabri, Ingénieure tunisienne en aérospatial, travaille sur la conception de systèmes de satellites et télescopes. Elle a participé à la conception ainsi qu’à la vérification et au test de 8 satellites gérés par l’Agence spatiale européenne. Elle n’a jamais volé. Mais elle promet de travailler dur pour écrire l’histoire. D’autant que c’est depuis son enfance qu’elle est passionnée par l’espace. Aujourd’hui, elle rêve d’envoyer des satellites et poser le pied sur la Lune.

  • Universnews : Vous êtes ingénieur aérospatial. Pouvez-vous nous présenter votre parcours dans ce domaine ?

Rania Toukabri : Je ne suis pas encore astronaute, j’aurai besoin de passer par une sélection et de faire des entraînements. J´ai commencé mes études en Tunisie avec un diplôme d´ingénieur, suivi par des masters spécialisés et un doctorat en cours en Europe. J´ai travaillé sur la conception de systèmes de satellites et télescopes principalement sur le payload, les ordinateurs de bord, les masses mémoires et les data handling units. J ́ai participé à la conception ainsi qu’à la vérification et au test de 8 satellites gérés par l’Agence spatiale européenne, Jupiter Icy Moons Satellite, un satellite qui sera envoyé à Jupiter en Avril 2023 pour explorer les lunes de Jupiter, HERA DART pour la mission de défense planétaire, DART était envoyé en 2021 et HERA sera envoyé en 2024, BIOMASS, pour l ́observation de la terre, MetOp satellite, le satellite sud-coréen Kompsat 7, le Télescope PLATO pour la découverte d ́exo-planètes similaire à la terre, la constellation QB50 etc. Pour le moment je travaille sur la conception d’une nouvelle génération d’ordinateurs de bord pour la mission Artemis, le retour à la lune. Je suis aussi Mentor pour le programme Space for Women, initié par les Nations unies pour l’entraînement et le soutien des femmes dans le secteur spatial.

  • Si des avancées ont été réalisées ces dernières années, les femmes continuent d’être sous-représentées dans les métiers de l’aéronautique, notamment les postes à responsabilité. L’accès d’une femme à l’espace. Est-ce un défi ?

En effet, la présence des femmes était quasi-inexistante il y a 20-30 ans, toutefois, on avait remarqué ces dernières années une grande participation féminine dans le secteur spatial. Les postes de responsabilité restent encore un défi, mais on arrive à trouver des femmes qui ont pu faire preuve de leadership comme Simonetta Cristoforetti, l’astronaute, et Simonetta Di Pippo la directrice du bureau des affaires spatiales des Nations unies. On a de plus en plus de modèles à suivre pour les jeunes filles souhaitant avoir une carrière dans le secteur de l’espace.

  • Vous êtes choisi mentor pour le programme «Space4Women» des Nations-unies. Quel est Votre mission?

Space4Women est un projet du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA) visant à promouvoir l’autonomisation des femmes dans l’espace. Pour réussir à atteindre les 17 Objectifs de développement durable et travailler à l’Agenda 2030, nous devons veiller à ce que les avantages de l’espace profitent aux femmes et aux filles et à ce qu’elles jouent un rôle actif et égal dans les sciences, la technologie, l’innovation et l’exploration spatiales. Space4Women encourage les femmes et les filles à poursuivre des études en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) et sensibilise aux opportunités de carrière et à l’importance de l’égalité des sexes et de l’autonomisation dans le secteur spatial.

  • La conquête spatiale est-ce votre prochain objectif ?

Tout a fait, notre prochain objectif, c’est de retourner à la lune, afin d’explorer le système solaire par la suite. Les missions ARTEMIS nous aideront à définir les prochaines étapes dans l´espace. ARTEMIS 1 a été lancé en 2022 orbitant autour de la lune grâce à l’engin spatial Orion, ARTEMIS 2 sera lancé en 2023.

  • La mixité, au sein des effectifs dans l’aéronautique, apporte-t-elle une vraie valeur ajoutée au sein des équipes ?

On essaye de recruter la nouvelle génération d’ingénieurs, astronautes sur la base de la compétence, pas sur le sexe. Pour le moment, on essaie d´encourager plus de femmes à faire le pas. La mixité est très utile pour créer l’équilibre au sein des équipes surtout pour les missions spatiales.

  • Est-ce vous ouvrez la voie à vos consœurs pour faire carrière dans l’aérospatiale ?

De ma part, je fais le mentorat des filles dans le secteur de l’espace. Je donne des cours à l’université ainsi qu’en ligne et j’accorde de l’importance à avoir une présence féminine.

  • Est- ce que vous comptez revenir un jour en Tunisie et développer cette spécialité auprès des Tunisiens ?

Mon objectif ultime c’est de pouvoir développer le marché spatial africain, arabe et international. La Tunisie fait partie de mes priorités. J´ai fondé Carthage Space Organisation, pour commencer à développer le marché spatial local et régional par la suite. Travailler sur des projets tunisiens dans ce secteur est certes un objectif, mais il faudrait créer la bonne infrastructure et l’environnement adéquat.

Mon premier rêve reste le retour à la lune, envoyer des satellites et engins spatiaux un peu partout au système solaire. Je rêve aussi de pouvoir participer à développer ce marché en Afrique et que cela pourrait résoudre les problèmes majeurs de la région comme l’accès à l’eau, des désastres naturels etc.

M.S.



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