«Laser… un traitement dermatologique de haute précision» – Univers News

TUNIS – UNIVERSNEWS – L’usage des lasers en dermatologie a profondément amélioré les possibilités de traiter des maladies dermatologiques. Son champ d’application ne cesse de s’étendre en même temps qu’il se perfectionne. Mais il ne s’agit pas d’en faire l’instrument thérapeutique de toutes les affections dermatologiques. Les explications du dermatologue Dr Asma Sioud Dhrif, secrétaire général de l’Association Laser des dermatologues tunisiens

• Universnews : Quelles sont les indications du laser dermatologique ?

Asma Sioud Dhrif : Le laser a la possibilité de couvrir de grandes surfaces du corps. Ainsi, il peut traiter de grandes zones de la peau en une fois. Cela stimule la régénération de la peau et favorise une rééducation rapide. On l’utilise notamment pour le traitement des maladies de la peau et des lésions cutanées .Sur le plan médical on retrouve bien sûr tous les traitements de l’hyperpilosité, les traitements vasculaires comme le traitement des angiomes plan, des couperoses, des varicosités mais aussi jusqu’au traitement de petites chirurgies dermatologiques, des ongles incarnés, des verrues, qui sont beaucoup plus médicaux. Sur le plan esthétique là aussi de nombreux traitements sont possibles sur le plan pilosité mais aussi sur tout l’angle du photo-rajeunissement. À la fois sous l’angle du relâchement cutané que des rides, ridules, texture de peau… Nous avons aujourd’hui énormément d’outils à notre disposition pour couvrir tous ces aspects-là. Nous traitons de plus en plus les cicatrices, dès la phase de cicatrisation initiale, ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années. Ce qui explique que le champ du laser s’élargit considérablement sur le plan médical et que le futur va apporter de nombreuses évolutions dans la prise en charge des suites opératoires.

• Qui doit utiliser le laser dermatologique ?

Les praticiens qui ne sont pas des médecins ne doivent pas toucher au laser à cause des effets secondaires et même les médecins doivent être formés pour comprendre la peau.  Il faut être un expert et connaisseur dans ce domaine pointu. Les lasers, lorsqu’ils sont mal utilisés, peuvent faire plus de mal que de bien ! Ils occasionnent des brûlures, des cicatrices, des lésions vasculaires voire même une cécité 

• Une consultation est-elle obligatoire avant tout traitement laser ?

L’utilisation du laser en dermatologie implique une expertise médicale du rapport bénéfice/risque, selon la lésion cutanée à traiter et les attentes de la personne concernée. La consultation est obligatoire qu’elle soit pour un but esthétique ou médical : tout d’abord d’un point de vue légal afin d’informer le patient des traitements possibles, d’établir un protocole de traitement après un examen clinique, afin de poser au mieux les indications et également de détecter toute pathologie éventuelle.

• Quelles sont les contre-indications du laser ?

La grande contre-indication à l’utilisation du laser, c’est le bronzage. Le laser est bien toléré dans l’ensemble. Mais s’il y a quelque chose qu’il faut retenir, c’est qu’il ne faut pas faire de séance de laser quand on est bronzé. La mélanine donc le pigment qui se met sous la peau va absorber le laser très vite et provoquer des brûlures et les tâches. C’est fondamental. En dehors de cette contre-indication, il n’y a pas de contre-indication. Il y a aussi les peaux mates pour les mêmes raisons. Pour les peaux mates et foncées, le traitement laser est plus difficile. L’épilation laser est interdite sur un tatouage. Pour les jambes lourdes, on recommande d’éviter de passer le laser sur des zones présentant une insuffisance veineuse. La grossesse constitue une contre-indication de principe.

Une centaine de dinars en moyenne par exemple pour une épilation, 150 dinars pour le traitement d’un angiome. Le coût des traitements proposés est en partie lié à l’achat et la maintenance des appareils

• Votre Association Laser des dermatologues tunisiens a sonné l’alarme contre certaines pratiques illégales ?

Notre profession veut protéger les patients. Malheureusement, certaines personnes non-qualifiées ignorent la législation et la déontologie qui veulent que seul un médecin qualifié, dermatologue ou chirurgien, est habilité à pratiquer ce genre d’intervention. Certains patients optent pour les services bradés d’expertes auto-proclamées, coiffeuses ou esthéticiennes qui pratiquent le laser. Sans, parfois, mesurer les risques de telles pratiques qui, si elles sont réalisées illégalement, peuvent se révéler très dangereuses. Pour éviter toute mésaventure, le recours à un spécialiste est indispensable. Le phénomène prend tellement d’ampleur que l’Association Laser des dermatologues tunisiens a sonné l’alarme contre ces pratiques illégales. Une véritable économie parallèle s’est montée en quelques années.  Il est temps de mettre en place un cahier des charges pour réglementer cette activité et faire face aux non professionnels.

M.S.