Indépendance de la BCT: Débat à dépassionner et objectifs à définir???!!

Indépendance de la BCT: Débat à dépassionner et objectifs à définir???!!


Indépendance de la BCT: Débat à dépassionner et objectifs à définir???!! | Univers News
  • S’engager dans un process de non-indépendance équivaut à se priver d’un outil de gouvernance, de prévision et de corrections de trajectoires contradictoires

  • Dans des économies comme la nôtre… le choix à faire plaide pour une Banque Centrale ne relevant pas, dans son fonctionnement, du pouvoir exécutif (gouvernement).

  • La politique monétaire s’oblige à surveiller les voies qui mènent à la croissance en corrigeant/alertant tout déséquilibre toxique

  • Le débat devra vite être dépassé et surtout dépassionné car il n’est tout simplement pas bon de considérer la politique monétaire comme sous-produit

  • Le même débat était à l’origine du départ du feu Abdelaziz Matehri, alors gouverneur de la BCT (8 mai 1980 – 11 juillet 1980) de son poste après trois mois

TUNIS – UNIVERSNEWS Depuis qu’on a commencé à penser à la succession de Marouane Abassi, de nombreux experts ont exprimé leurs craintes et leurs attentes, concernant le rôle de cette institution financière qui est arrivée, jusqu’à maintenant, à maintenir le pays à flots, malgré les aléas internes et externes.

Le fait le plus saillant tourne autour des voix qui s’élèvent pour appeler à ne pas placer la BCT sous la tutelle du gouvernement et de continuer à la laisser agir conformément aux règles et dispositions internationales, afin qu’elle poursuive sa mission, dans le cadre de son indépendance qui a été, jusqu’à maintenant, bénéfique au pays.

Il suffit à ce propos, de voir les indicateurs qui sont acceptables sur plus d’un plan, avec des réserves en devises qui couvrent une moyenne de 120 jours et le maintien de l’inflation à un niveau satisfaisant, dans une conjoncture internationale des plus houleuses.
Le débat sur l’indépendance ou non de la Banque centrale, qui coïncide cette fois-ci avec la fin du mandat de Marouane Abbassi à la tête de cette institution depuis six ans, ressemble fortement à du réchauffé, tant la controverse ne date pas d’aujourd’hui et traduit, surtout, des visions opposées sur le rôle dévolu aux banques centrales.

En effet ce même débat était à l’origine du départ du feu Abdelaziz Matehri, alors gouverneur de la BCT (8 mai 1980 – 11 juillet 1980).
Bien que ratifié par le parlement en 1980, par le conseil des ministres de l’époque, le projet de loi –présenté et défendu par le tout puissant Mansour Moalla alors ministre des finances…!!!- relatif à l’indépendance de la BCT a été avorté.

Faut- il sauvegarder l’indépendance de l’institut d’émission comme cela est de mise dans un système économique ouvert ou faudra-t-il penser à une institution sous tutelle du gouvernement (partie importante du pouvoir exécutif) comme cela est courant dans les économies planifiées ?

Répondre à cette question, réglée pour certains depuis fort longtemps, dépend tout simplement de ce que l’on veut appliquer comme politique économique. Et dans ce domaine, les choix eux-mêmes sont restreints puisqu’il est nécessaire de choisir la politique économique qui cadre avec la richesse économique (vision stratégique, richesses naturelles, niveau d’indépendance de l’extérieur, signe et sens des excédents et/ou des déficits des diverses balances, capacité d’innovation, d’investissement, etc…?) Il est, aussi, nécessaire de cadrer, également, avec la production, ou plus précisément le processus de création de valeurs ajoutées qui vous octroie ou non une richesse annuelle permettant tel choix ou un autre, exprimé en termes d’indépendance de l’extérieur et de capacité de se renouveler d’une manière pérenne.

Dans des économies comme la nôtre, ouverte historiquement dans sa production de richesse aussi bien en amont (matières premières, financements, secteurs d’activités, innovations…) ou en aval avec, notamment, un ancrage aux deux tiers à l’Europe, le choix à faire plaide pour une Banque Centrale ne relevant pas, dans son fonctionnement, du pouvoir exécutif (gouvernement).
Ce dernier, souverain dans l’établissement d’une politique budgétaire gagnera plus à ne pas d’aliéner la politique monétaire, dans une possible sorte de quoi qu’il en coute. Celle-ci devra demeurer le garant d’une stabilité des prix, seule à même de donner du sens à une politique budgétaire performante sur des cycles répétés.

Bien plus, la politique monétaire, même si, fondamentalement, elle doit cibler la croissance comme le ferait une politique budgétaire équilibrée en donnant/identifiant/innovant sur les moyens de la réaliser, s’oblige à surveiller les voies qui mènent à la croissance en calibrant certes les moyens monétaires et financiers justes et économiques, mais en corrigeant/alertant tout déséquilibre toxique capable, à terme de remettre en cause par des ricochets économiques parfois saugrenus, jusqu’aux objectifs initiaux de la politique budgétaire.

La politique monétaire et agit en tant que garant, surveillant, producteur de solutions monétaires et financières, veiller stratégique… de la politique budgétaire. S’engager dans un process de non-indépendance de la politique monétaire équivaut à se priver d’un outil de gouvernance, de prévision et de corrections de trajectoires contradictoires certes mais, surtout, non antagonique par essence. C’est en quelque sorte en partie le rôle dévolu universellement au principe des quatre yeux. Ce rôle est tout simplement salutaire pour une économie comme la nôtre aux limites pleinement reconnues, en référence à une analyse de notre rayonnement économique à travers une batterie de clés de performance issue des éléments présentés au début de cet article. Cela passe par l’indépendance de l’institut d’émission qui continuera à assumer son objectif principal à savoir la maitrise de l’inflation en utilisant, bien sur ses outils monétaires, prudentiels, de change ou autres.

Le débat qui ressurgit actuellement devra vite être dépassé et surtout dépassionné car il n’est tout simplement pas bon de considérer la politique monétaire comme sous-produit de la politique budgétaire en aliénant une structure par rapport à une autre. Ce serait comme considérer l’institut d’émission comme un département, à combien important, du Ministère des Finances. Mais finalement ce ne sera qu’un département du ministère des finances.

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