La Chine S’infiltre En Tunisie Par… Les «brèches» Laissées Par L’Europe!!!
TUNIS – UNIVERSNEWS – Chose qu’elle n’avait, jamais, fait dans le passé et crise économique oblige, il semble que la Tunisie commence à adopter, sous le régime de Kaïs Saïed, le principe de l’alliance avec le plus offrant… et le choix s’est fixé sur la Chine, avec son soft power sur le continent.
Un immeuble flambant neuf, étalant sa façade couleur crème au bord d’une voie express du quartier d’El Manar, à Tunis : La nouvelle académie diplomatique à El Manar, fraîchement sortie de terre a belle allure -fruit d’un don chinois de 72 millions de dinars (21 millions d’euros)– est la dernière vitrine rutilante du soft power chinois sur le continent, voué à former des diplomates tunisiens et africains. Lors de la cérémonie de remise du bâtiment aux autorités tunisiennes, en avril 2022, le ministre des affaires étrangères, Othman Jarandi, a indiqué : « Les mutations et les développements rapides sur les scènes régionale et internationale nous obligent, Tunisiens et Chinois, à renforcer la coordination et les concertations autour des dossiers d’intérêt commun».
Selon le journal Le Monde, la formule exprime l’inclination croissante d’une Tunisie en pleine stagnation économique à vouloir saisir, autant que possible, les opportunités offertes par la Chine. Et le désir, en filigrane, de soulager une dépendance, parfois ressentie comme pesante, à l’égard de ses partenaires historiques occidentaux. Infléchir, donc, sans chambarder son ancrage géopolitique : l’idée n’est pas nouvelle mais elle mûrit. « Sans vouloir heurter la garantie occidentale, il s’agira pour Tunis d’élever son potentiel de négociation et d’amplifier sa marge de manœuvre », exhortait, en 2018, l’expert en géopolitique Mehdi Taje dans l’étude « Les nouvelles routes de la soie et l’Afrique du Nord : quelles synergies ? », publiée par la fondation allemande Konrad Adenauer. L’académie diplomatique offerte à la Tunisie s’ajoute à la livraison par la Chine du Centre hospitalier universitaire de Sfax, dans l’est du pays, ou du Centre culturel et sportif à Ben Arous, dans la banlieue de Tunis. Ces équipements s’inscrivent dans une stratégie d’influence qu’illustre également l’ouverture d’un institut Confucius en 2018 à l’université de Carthage. Le nombre d’étudiants y apprenant le mandarin a doublé ces deux dernières années.
Ménager Paris, Bruxelles ou Washington
Dans le registre des infrastructures, une entreprise chinoise a commencé la construction d’un barrage à Mellègue, près du Kef, dans le Nord-Ouest. D’autres projets sont dans les tiroirs en attendant une réalisation à ce stade hypothétique : l’aménagement d’une zone logistique autour du port de Zarzis, dans le Sud-Est tunisien, vouée à desservir la Libye voisine ; la construction d’un pont reliant l’île de Djerba au littoral, et d’une ligne de chemin de fer entre Gabès et Zarzis; voire la création d’un port en eau profonde à Enfidha, ville située à une centaine de kilomètres au sud de Tunis. Certains de ces projets datent de l’époque du défunt Zine El-Abidine Ben Ali (1936-2019) qui, avant d’être renversé par la « révolution » de 2011, avait joué la carte chinoise pour « ne pas trop dépendre de certains pays occidentaux qui commençaient à le critiquer sur le plan des droits de l’Homme », se souvient un ancien diplomate tunisien.
Cette avancée doit être comprise comme un signal d’alarme pour l’Europe, surtout, parce qu’en ces temps de crise, la Tunisie peut être considérée comme le gardien de ses frontières. Et, même si elle n’arrive pas à juguler les flux de migrants irréguliers, elle arrive, quand même, à les diminuer… en acceptant, même, de rapatrier ses ressortissants dans l’illégalité.
D’ailleurs, cette tendance des Tunisiens et des étrangers africains qui se sont installés, dans le pays, après la « révolution » n’est que la conséquence de l’égoïsme de cette Europe qui a laissé la situation pourrir, depuis ce qu’ils appellent « le printemps arabe » qui n’est, en fait, qu’une reconfiguration de la carte géopolitique, oubliant que, tot ou tard, ce n’est pas, seulement, la Tunisie, l’Algérie, la Libye et, à moindre degré le Maroc qui vont en subir seuls les conséquences.
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